vendredi 5 octobre 2007

Tarifa

Tarifa pour moi ça a été, d'abord un géant andalou tout sourire aux longs cheveux bouclés qui vient me chercher à l'aéroport de Malaga à 23h qui me cale dans sa camionnette, moi et ma valise, et qui m'annonce qu'on a deux heures de route à faire. Un disque de flamenco à fond et nous voilà partis pour un périple nocturne à travers l'Andalousie durant lequel je reçois une leçon sur le flamenco et ses multiples nuances et variantes ainsi que sur les mythes et légendes populaires de la région. Et... en espagnol s'il vous plaît! Je réponds en italien, ça fonctionne. J'aime les langues latines. Puis c'est les élégantes silhouettes des éoliennes qui se découpent dans le clair de lune inquiétantes et belles. Ensuite c'est la ville minuscule et tout de suite familière dans laquelle malgré des rues étroites et sinueuses on n'échappe pas aux vents: le « levante » (de la méditerranée) et le « poniente » (de l'atlantique) ce qui fait d'elle un temple du kite-surf.

Yen avait des centaines . Magnifique!

J'ai bien failli m'envoler.

Tarifa c'est aussi l'Afrique à l'autre bout de la rue. Le Maroc n'est qu'à quelques 14 km et l'on voit Tanger à l'oeil nu. N'est -ce pas le plus bel endroit pour un Festival de films africains qui se veut lieu de rencontres et de réflexion sur l'altérité.


Le Festival de Cine Africano de Tarifa est assez unique dans son genre, outre le fait de faire découvrir le cinéma africain, il contribue à la distribution des films en Espagne grâce à un prix destiné à financer la distribution espagnole du film primé. De plus, et en collaboration avec le festival de San Sebastian et Cine en movimiento ,il contribue à la visibilité des films africains en Amérique Latine grâce à un programme de projections itinérantes. En plus des différentes expositions, rencontres, projections pour enfants et débats organisés autour des films. Un vrai travail d’actions culturelles à en faire pâlir Jean Villard. Par exemple cette année, un jury composé de collégiens espagnols, marocains, tunisiens et italiens, a été chargé de remettre un prix spécial des jeunes à l'un des courts métrages de la compétition.
Voilà de quoi exorciser le souvenir de « Geste de Guzman ». Guzman el Bueno, gouverneur de la place qui préféra sacrifier son fils avec sa propre dague plutôt que d'obtempérer aux injonctions des troupes arabes massées devant Tarifa.


Il peut bien continuer à trôner le père indigne, sa ville est plus subtile que lui, et sait jouer des nuances de son identité.


Un patio arabe, andalou, arabo-andalou?

Tiens! une vierge à l'enfant!...noir.

Mais le festival de Tarifa c'est surtout de beaux films et une super équipe: Mane Cisneros Manrique, Nanou Loum, et l'adorable Marion Berger ; les trois drôles de dames du festival. Et tous les autres, bénévoles pour la plupart, qui se démènent pour que ce festival existe.
Spéciale dédicace à mon traducteur et ange gardien.
Et au jeune réalisateur algérien Khaled Benaïssa lui aussi victime du vent.

Mais Tarifa m'a surtout réservé une excellente surprise......qui est arrivée par la poste.

C'est un baobab.

Mon premier prix d'interprétation: premio mejor interpretacion femenina por su interpretación en la película La ternura del lobo. Dit en espagnol c'est encore plus la classe.

Merci pour tout et un gros bisou à toutes les tarifeña et tous les tarifenio d'origine et d'adoption.


Me revoilà !!!

Et oui ça fait bien longtemps. Je sais... je sais... Mea culpa, mea maxima culpa. Je suis une vilaine blogueuse, pas régulière du tout, mais blogueuse ne rime pas toujours avec globe -trotteuse et cette année a été très très mouvementé; passionnante et mouvementée Alors reprenons et récapitulons il y a eu Tarifa, puis le marché du film de Cannes, re-Rotterdam, puis le théâtre m'a ammenée vers un grand et bouleversant voyage dont je parlerai sans doute un jour ( mais chut! il faudra un blog à part), et enfin Alexandrie.

Alors, allons y!!!!